La crise de l’euro, symbole de la crise politique européenne

Publié le par MJS 18

Alors que les principaux dirigeants politiques européens voient uniquement le taux de change de l’euro comme un indicateur de confiance des marchés dans les politiques publiques, limitant ainsi leur politique monétaire au credo de l’euro fort, la crise grave que traverse actuellement l’Europe démontre que les outils dont s’est doté l’Union européenne ne permettent pas une réponse politique adaptée aux attaques des marchés.

 

La valeur de la monnaie participe évidemment à la définition de la valeur de la richesse exportée et à celle de la richesse importée, ayant évidemment un impact sur les prix de la zone euro. Mais la monnaie n’est pas neutre : le taux de change de l’euro définit d’abord la valeur de la richesse produite dans la zone euro, et donc la croissance économique de la zone.

Avoir comme seul objectif de juguler l’inflation est donc une erreur fondamentale : la zone euro se prive ainsi d’une vraie coordination monétaire pour tirer la croissance en période de crise et l’amortir en période de surchauffe.

Plus grave encore, s’interdire toute action politique en matière monétaire revient à laisser aux autres pays le soin de définir la valeur de l’euro. Pour lutter contre les attaques, maintenir la croissance économique et limiter l’inflation, les Etats n’ont pas d’autre choix que de limiter leurs dépenses tout en augmentant leurs recettes, et subir le dumping social des pays à qui leur monnaie procure un avantage concurrentiel.

 

Les exemples historiques fleurissent quand il s’agit d’évoquer les situations dramatiques de pays ruinés par l’inflation ou le manque de croissance à cause d’une politique classique de monnaie forte et de politique budgétaire minimaliste.

Les marchés ne s’y sont pas trompés : en attaquant la Grèce, ils avaient fait le pari que, incapables de s’entendre sur une politique monétaire commune, les Etats européens seraient obligés de s’astreindre à une cure d’austérité sans précédent.

 

Les socialistes doivent donc être à l’initiative de la contre attaque politique ; le dogme de la BCE indépendante, concentrée sur la seule inflation, vacille. Nous devons défendre l’idée d’une politique monétaire commune, qui ferait de l’euro une arme pour relancer l’économie. Nous devons être à l’avant poste du combat pour la mise en place d’un véritable budget européen, dont l’objectif serait le financement d’une politique planifiée de retour au plein-emploi (notamment par des emplois durables et la mise en place de services publics européens). Enfin, nous devons mettre fin à la mise en concurrence des protections sociales par un tarif extérieur commun aux frontières de l’Union européenne.

 

Les jeunes socialistes profiteront des camps interrégionaux organisés cet été pour réfléchir plus en avant sur la question européenne, et plus largement sur les questions internationales, et porter une véritable alternative au modèle politique mondial actuel.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article